Paul, ancien voyageur Double Sens chevronné, et son amie Aurélie sont à l'origine d'une initiative solidaire, dont vous avez peut-être déjà entendu parler, qui a fait son bout de chemin depuis le début de la crise du coronavirus : celle de pretermainforte.fr aux personnels soignants à travers la France. Et pour y parvenir, pas besoin d'être dans le secteur médical, bien au contraire ! Tous les profils sont encouragés à donner un coup de main, "les premières compétences sont la disponibilité et l’envie d’aider". C'est donc avec plaisir que nous vous partageons leur projet aujourd'hui, qui vous donnera peut-être envie d'y contribuer en cette période encore trouble.

Tous les deux, vous vous êtes lancés un défi en cette période exceptionnelle, celui de “prêter main forte” aux personnels soignants à travers le pays. Comment cette initiative est-elle née ?

Aurélie : Ce projet est parti d’une discussion qu’on a eu à l’issue du premier discours du Président le 12 mars, lorsqu’il a appelé à l’émergence de nouvelles formes de solidarité au sein de la société. C’est à ce moment qu’on a pris la mesure de la situation, qu’on a pris conscience qu’il y aurait un besoin de renforts pour venir en aide aux personnels soignants, notamment sur des fonctions de supports. Il se trouve que j’ai été directrice des affaires juridiques dans un CHU. En échangeant avec Paul, nous nous sommes rendu compte que nous avions des compétences professionnelles et non professionnelles qui pourraient être utiles pour pouvoir aider, sans porter de blouses blanches !

Paul : Je suis d’une famille de soignants : mon père est médecin, ma fille est étudiante en médecine. Tout de suite, nous nous sommes dit qu’il faudrait coordonner tous ces élans de bénévolats en les faisant correspondre avec les besoins des établissements de santé. Nous avons interpellé les services du gouvernement, en se disant que ce serait bien que ce projet soit coordonné au plus haut niveau. Ils nous ont mis en relation avec une équipe de l’incubateur des services publics numériques (beta.gouv). C’est donc à partir de là que nous avons construit, avec une équipe complètement bénévole, le site pretermainforte.fr !

pretermainforte.fr, de quoi s’agit-il concrètement ?

Aurélie : C’est une plateforme de mise en relation entre des professionnels soignants et des citoyens, disposant de diverses compétences non médicales et prêts à donner un coup de main bénévole aux établissements de santé qui en ont besoin. Les renforts sollicités sont donc dans des domaines qui sont hors du soin : fonctions administratives ou logistiques, par exemple. Les établissements de santé concernés sont les hôpitaux, les EHPAD, les services médicaux-sociaux mais également les médecins libéraux.

Combien de personnes sont inscrites à ce jour ?

Paul : Plus de 5 000 personnes !

Aurélie : Les inscriptions émanent de tous les départements français, pas seulement des zones urbaines. Il y a même des français à l’étranger qui nous ont spécialement contactés pour dire qu’ils voulaient, eux aussi, prêter main forte sur des missions en télétravail. On a trouvé ça assez touchant que nos concitoyens expatriés expriment aussi leur souhait de contribuer, à distance, à la solidarité nationale.



Qui porte ce projet à vos côtés ?

Aurélie : On a été accompagnés dans le lancement de ce projet par l’incubateur des start-up d’Etat, mais l’initiative est également soutenue par une agence régionale de santé (ARS Bourgogne-Franche Comté).

Paul : Dans le démarrage, c’est nous qui avons lancé le projet avec l’ARS et une équipe de bénévoles. Mais l’objectif est qu’il puisse être repris par les organisations qui en sont les utilisatrices, c’est-à-dire les ARS et, plus largement, les services des ministères sociaux.

Alors que l’heure du “déconfinement” a sonné, pourquoi est-il encore utile de s’engager ?

Aurélie : Le déconfinement va être progressif et il n’implique pas forcément une baisse d’activité dans les établissements de santé. Au contraire, pour certains, cet assouplissement va générer de nouveaux besoins. On pense aux EHPAD qui expriment, en ce moment, de nombreux besoins liés aux nouvelles modalités d’organisation des visites. Il y a un donc un certain nombre d’EHPAD qui s’inscrit aujourd’hui pour avoir des bénévoles prêts à les accompagner dans la gestion de ces modalités, assez contraignantes. On pense également aux hôpitaux dans lesquels il va falloir, là aussi, organiser de nouvelles modalités de gestion à moyen ou long terme ; mais surtout, relayer des personnels qui sont sur le pont depuis le début de la crise et qui sont épuisés. Malheureusement, déconfinement ou pas, les besoins vont perdurer.

Paul : Un autre point intéressant sur les évolutions de besoins, c’est qu’on entend beaucoup parler de la première ligne. Mais cette première ligne se déplace. C’est-à-dire qu’après les services de réanimation, la médecine de ville est de plus en plus exposée en étant au quotidien au contact des gens qui vont poser des questions, qui vont devoir être pris en charge. La médecine de ville exprime donc des besoins de renforts car elle se trouve à devoir effectuer des nouvelles missions de service public de santé, tout à fait atypiques et exceptionnelles. Il y a donc de nouveaux besoins de renfort qui émergent et, pour ceux-là, ils peuvent faire appel à des bénévoles.

Sur quels types de renforts peut-on intervenir ?

Aurélie : Les besoins exprimés et les renforts proposés sont extrêmement variables, allant du secrétariat médical à l’agent de sécurité, aux couturiers, aux auxiliaires de vie, à des informaticiens… Sur l’organisation des visites en EHPAD par exemple, on a une cheffe d’entreprise qui a été recrutée comme bénévole pour faire de la gestion de projet, pour réfléchir aux modalités d’organisation des services et des visites. Chacun peut mettre ses compétences à disposition !

Paul : Ce qui est intéressant, c’est qu’on peut s’inscrire sur des missions qui se rapprochent de nos attributions professionnelles mais aussi sur des missions qui nécessitent moins de qualifications. La plus-value de ce service, c’est ce matching automatique réalisé par l’algorithme. Les établissements et les bénévoles s’inscrivent en quelques minutes, et l’algorithme met directement en contact, avec des critères de compétences recherchées et de zones géographiques, les bénévoles qui correspondent aux besoins exprimés par l’établissement proche de chez eux. Ça fait gagner du temps à tout le monde !

Aurélie : Et les plages de disponibilité requises sont, là aussi, extrêmement souples La mission peut être de quelques heures, de quelques jours. 

Paul : Pour faire le parallèle avec Double Sens, notre projet fait écho aux expériences que vous proposez. Quand on part en voyage avec Double Sens, on ne te demande pas d’être maçon pour prendre part à un micro-chantier au Cambodge, on ne te demande pas d’être botaniste pour donner un coup de main dans un potager au Sri Lanka, on ne te demande pas d’être auxiliaire de vie pour animer des ateliers socio-culturels à Madagascar. On te demande simplement d’être prêt à donner du temps aux autres. C’est exactement la même chose. C’est du bénévolat de compétences mais dans lequel les premières compétences sont la disponibilité et l’envie d’aider.



Si l’un de nos voyageurs était intéressé, comment peut-il s’inscrire ?

Paul : En 3 clics sur www.pretermainforte.fr. ! Ça prend vraiment deux minutes ! Plus il y a de bénévoles inscrits, plus il y a de matchings. Plus il y a d’établissements inscrits, plus il y a d’impact.

Pour prêter main forte, c'est ici !


Et nous, en tant qu'agence de voyages, comment pouvons-nous vous prêter main forte ?

Paul : Communiquer à toute la communauté qui a déjà une certaine fibre humaine, une certaine capacité à se tourner vers les autres. Et demander aux gens d’en parler, en précisant que ça concerne tous les acteurs de la santé : des hôpitaux aux médecins de ville, des laboratoires aux centres de rééducation…

Pour terminer, Paul, revenons sur cet historique qui vous lie à Double Sens. Comment avez-vous connu notre agence ?

Paul : J’ai connu Double Sens par internet. On cherchait à voyager autrement. Au final, on est partis 5 fois au Bénin, à Ouidah, et au Burkina Faso, une fois. On a pris part à tout un tas de projet à Ouidah, dans le centre et dans l’école de cuisine. 



Un mot pour définir vos expériences avec Double Sens ?

Paul : Humanité. C’est une découverte de l’humanité au sens large ! Les Béninois sont un peuple qui fait preuve d’une humanité hors du commun, c’est la gentillesse incarnée. Et parfois, partir avec Double Sens permet de se réconcilier avec l’humanité ! 


Découvrez une des aventures béninoises de Paul et sa famille
dans notre vidéo officielle !



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Publié par Pauline Jaunet