Le voyageur « utile » ne cherche plus seulement à voir, photographier et découvrir, mais souhaite comprendre, donner du sens à son voyage.

De l’humanitaire à l’humanité

Solidaire, participatif, écovolontaire, alternatif… le voyage “utile” fait son chemin. Et semble apporter au moins autant aux voyageurs qu’aux populations des pays qu’ils visitent.

L’image du voyage, version farniente et cocktails exotiques au bord d’une piscine d’eau de mer chauffée par un soleil radieux serait-elle en train de ternir? Pas encore. Pourtant, un  peu nombreux, choisissent de donner de leur temps pour creuser des puits, faire du soutien scolaire, dispensé des cours d’informatique ou mettre leurs connaissances médicales au service des populations des pays visités, le temps de leurs vacances. Le wwoofing, qui propose à de jeunes volontaires de travailler quelques heures par jour dans des fermes pratiquant l’agriculture biologique, en échange du gîte et du couvert, est le dernier exemple en date. Qu’on l’appelle solidaire, responsable, participatif, éco volontaire, le concept de voyage “utile” fait de plus en plus d’adeptes.


“Des hommes ont rencontré des hommes”...

Motivation de ces nouveaux voyageurs : “Au-delà de l’aide qu’ils apportent, ils veulent prendre le temps d’approfondir les échanges, de découvrir un pays de l’intérieur, de ne pas être toujours en mouvement, mais de se poser dans un lieux” explique Aurélien Seux, cofondateur de Double Sens. Cette agence propose depuis 2006, des voyages solidaires au Bénin. “En étant en contact avec les populations, en travaillant avec elles au quotidien, les voyageurs ne se sentent plus cantonnés dans un rôle de touristes”. Tant mieux : le voyageur “utile” ne cherche plus seulement à voir, photographier et découvrir, mais souhaite comprendre, donner du sens à son voyage”. En partant hors des sentiers du tourisme de masse ou de luxe, en refusant l’exotisme artificiel, ces vacanciers veulent soutenir des initiatives locales, analyse Jean-Pierre Vers, président de l’association Belgique-Madagascar, organisatrice de séjours solidaires dans la grande île de l’océan Indien. Leur perception des besoins prioritaires du développement des populations est éclairée d’un jour nouveau. Ils n’ont pas fait d’humanitaire, ce qui serait un piège pour un court séjour, mais ils ont voyagé dans l’humanité. Des hommes ont rencontré des hommes.”