De voyage solidaire à voyage participatif, il n’y a qu’un pas ! Aurélien Seux et Antoine Richard, deux amis d’enfance, ont fondé Double Sens il y a 10 ans, une agence de voyages différente.

Un  challenge, une idée un peu folle et aujourd‘hui un véritable concept de voyages participatifs qui rencontre un vrai succès. Ils espèrent faire partir deux fois plus de voyageurs dans les deux ans. Rencontre avec un des fondateurs, Antoine Richard..

Comment est né Double Sens ?

Avec Aurélien, nous sommes amis depuis l’enfance, nous avons toujours eu la même idée du voyage. On partait souvent en camps d’ados pendant l’été, ça nous a donné envie d’aller plus loin. A 22 ans, nous sommes partis sillonner l’Afrique et là, on a vraiment eu un coup de cœur pour le Bénin. On a beaucoup réfléchi, on voulait donner du sens à nos voyages, aider les populations locales à subvenir à leurs besoins. Nous avons commencé à mettre en place des voyages solidaires devenus participatifs.

Quelle est la différence ?

On va dormir chez l’habitant, nous allons à la rencontre des locaux. C’est une vraie rencontre. Les voyageurs sont amenés à participer à des actions solidaires sur le terrain. Ils savent parfaitement pourquoi ils viennent. L’échange est décuplé avec les habitants, lorsqu’ils parlent de nous, ils ne disent pas « les touristes » mais les amis.

Nos clients ont entre 18 et 75 ans, ils veulent des échanges authentiques, une vraie déconnexion. Ils viennent souvent vivre cette expérience en famille.

Vous soutenez des projets, vous apportez de l’aide ?

Oui, mais attention, nous ne sommes pas dans l’aide humanitaire et jamais dans l’urgence. Ce n’est pas notre métier, les ONG le font très bien, On se sent utiles, par exemple, en initiant des ateliers d’informatique, en facilitant les échanges entre les communautés. Ce fut le cas entre les Mongols du nord et ceux du sud. Ils ont troqué du bois contre du sel, avec nos voyageurs, pendant 2 semaines, nous avons vécu à leur rythme.

Au Cambodge, on a aidé à construire des poulaillers, des sanitaires, donné des conseils pour aménager un potager.

Vous sentez un réel engouement pour ce type de voyage ?

On a bien fait d’être précurseurs dans ce marché, depuis 3 ans, les demandes s’envolent. On a fait partir 800 personnes l’an dernier, on doublera le nombre de voyageurs dans les 2 ans qui viennent. Il y a également une forte demande des comités d’entreprises. Ils recherchent de l’insolite, des voyages qui sortent des sentiers battus et des garanties de sécurité.

Quelles destinations sont les plus prisées ?

On est en perpétuel mouvement, on doit s’adapter au contexte géopolitique. Il n’est pas question de faire partir nos voyageurs dans un pays instable. On travaille beaucoup sur le Vietnam, le Cap Vert, la Mongolie ou encore le Pérou où nous avons de beaux projets de développement en agrotourisme.

Double Sens, c’est une équipe de 5 personnes en France, 30 emplois créés dans le monde, une cinquantaine de locaux qui travaillent sur le terrain.

Par Dorisse PRADAL