A 26 ans, Gwenael vit de sa passion, les voyages, et parcourt le globe pour coordonner les actions solidaires mises en place par Double Sens.  Cela s'appelle le tourisme solidaire, et cette nouvelle façon de voyager, porteuse de sens et de valeurs, fait de plus en plus d'adeptes. Elle nous raconte son incroyable aventure.

16h20, décollage imminent pour Bangkok. J’encadre un groupe de voyageurs pas ordinaires. Ils sont douze, dont deux réalisateurs. Notre mission : créer la vidéo officielle de l’agence pour laquelle je travaille depuis plus d’un an déjà, Double Sens. Notre voyage sera solidaire parce que nous allons participer à une action concrète : construire des cuves de récupération d’eau de pluie pour améliorer les conditions de vie d’une famille sur les rives du Mékong.

UNE AVENTURE PROFONDÉMENT HUMAINE ET SOLIDAIRE

Nous traversons le pays en bus jusqu’à la frontière cambodgienne. De là, un périple incroyable nous attend. Des majestueux temples d’Angkor au nord jusqu’à la légendaire île de Koh Rong dans les eaux turquoise de la Baie de Siam au sud, en passant par la région sauvage du Mondolkiri à l’est, puis Kratié et ses marchés typiques au centre, nous explorons toute la splendeur du pays.

Des liens très forts se sont tissés parmi le groupe. Nous avons tressailli au même instant lorsqu’un éléphant s’est approché de nous durant un trek au fond de la jungle, chanté ensemble sous un ciel d’étoiles sur une rive du fleuve Mékong, parcouru les ruelles animées de Siem Reap, et construit en symbiose les conteneurs d’eau en ciment avec les villageois de Koh Phdau. Mon rôle dans cette aventure : coordonner l’ensemble du séjour. Le meilleur job du monde.

© crédit photo : Double Sens (David Rosemberg)

CE DÉCLIC QUI M’A FAIT COMPRENDRE QUE JE DEVAIS VIVRE DE MES PASSIONS

Retour deux ans en arrière. Je fête mes 24 ans. Mon Master en droit du commerce international en poche, je rêve d’un job qui me fera voyager à travers le monde. J’ai ça dans la peau. Née à Abu Dhabi de parents nomades travaillant en milieu hôtelier, j’ai grandi sur 3 continents, vécu dans une dizaine de pays. Je m’en suis approprié les cultures, les codes. J’ai exploré les forêts primaires du Congo et du Gabon, traversé à la nage le fleuve Chari séparant le Tchad et le Cameroun, échappé à un caïman lors d’une sortie kayak dans un estuaire… J’ai vécu au rythme de la samba et du foot sur la plage de Copacabana, escaladé le mont Otemanu surplombant l’île Bora Bora, plongé en apnée au milieu des requins sur les récifs coralliens. J’ai aimé la nature encore inexplorée.

Arrive le début des études. Adieu la vie nomade, je décide de m’installer en France car je n’y ai jamais vécu. C’était comme un irrésistible retour à mes origines françaises / bretonnes. J’entre en prépa puis en fac de droit à Rennes. Les semestres passent, l’appel du voyage devient plus fort. Chaque année, je profite des vacances d’été pour partir faire un job ou un stage à l’étranger.

MON CDI SUR TWITTER

Très branchée réseaux sociaux, je « followe » les acteurs du tourisme durable : experts, universitaires, consultants... Très vite, sur Twitter, l’un d’eux partage une annonce : offre de stage 6 mois, Communication et Solidarité, possibilité d’embauche par la suite. Je n’ai pas fait d’école de comm’ mais je fonce. Je ne laisserai pas passer cette occasion.

L’entretien décisif

« Et si vous deviez, juste en un mot, vous décrire profondément… ou dire une phrase qui vous caractérise, qui vous différencie, qui montre que vous devriez avoir ce poste, ce serait quoi ? »

Je réfléchis un instant, avant de déclarer de but en blanc : « Citoyenne du monde. Je suis citoyenne du monde. »

Les deux recruteurs, co-fondateurs de l’agence de voyages alternatifs pour laquelle je postule, se jettent un regard complice. « On vous donne une réponse la semaine prochaine. »

Depuis, j’ai parcouru le Bénin, le Burkina Faso, et maintenant le Cambodge avec Double Sens. L’aventure ne fait que commencer.

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