Marie a rejoint l'équipe Double Sens en janvier 2017, en tant que responsable des voyages pour les groupes (comités d'entreprise), qui représentent 28% de nos voyageurs en 2017. De retour de son voyage à Madagascar, au cours duquel elle a pu accompagner un groupe, Marie nous livre son récit de voyage... Comme si on y était !

" « Tu verras à Mada, on se lève tôt ! ». Anita, la correspondante locale Double Sens m’avait prévenue. Pourtant, j’étais loin de m’imaginer ce que ça voulait dire en malgache. Sur l’île rouge, la vie est rythmée par le soleil qui se lève à 4h45 du matin. Ayant atterri de nuit à Tana, ma première surprise fut donc pour le lendemain, quand à 6h, le soleil éblouissant s’invitait dans ma chambre et que je constatais depuis ma fenêtre que l’activité dans les rizières battait déjà son plein. La rue en bas de l’hôtel était en effervescence. Matinale, je l’ai donc été durant tout le voyage, au début par nécessité, puis très vite par bonheur, car à Madagascar, les lumières du matin et du soir transforment le beau en sublime

J’ai commencé par rejoindre Ambato, le pôle d’action de Double Sens. Là-bas, je rencontrais mes compagnons de voyage, qui après avoir passé une première semaine ensemble, constituait un groupe soudé et investi dans leurs tâches.

Certains d’entre eux étaient déjà venus l’année dernière, et avaient souhaité revivre l’expérience. L’inquiétude d’être déçus et de ne pas retrouver l’intensité des échanges partagés s’était tout de suite dissipée à la vue des visages et sourires familiers de toute l’équipe locale. Les jeunes du centre socio-culturel avaient directement interpellé nos chers "vazahas*" par leurs prénoms, qu’ils, bien sûr, n’avaient pas oubliés…

* vazaha veut dire "étranger" en malgache

De mon côté, je n’étais jamais venue. Pourtant, dans ce village, je me suis sentie chez moi. L’accueil local et l’ambiance familiale y ont beaucoup contribué. Nous dormions tous à l’auberge, tenue par la famille d’Anita.

Durant sa semaine d’action, le groupe partait tous les matins à pied jusqu’au centre socio-culturel, sur des airs de chemin d’école. Ils empruntaient l’unique route du village, qui passait devant l’église pour ensuite participer aux activités de la journée (potager, menuiserie, bains de langue, informatique…). Aussi intense et variée qu’elle fut, la semaine semblait s’être écoulée tranquillement sur fond de routine merveilleuse.

Je ne pourrais pas décrire la force des émotions, ni la richesse des échanges vécus ici, mais le visage maternel de Mamanour, les rires complices de Nosy & Pierrot, et les yeux humides du groupe au moment de partir, en dirent long.

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Cette aventure humaine se poursuivit vers l’ouest, après 9h de route tumultueuse pour rejoindre les berges de la rivière Tsiribihina. C’est en chemin que la fameuse citation "ce n’est pas la destination, mais le voyage qui compte" prit tout son sens.

L’état des routes sur l’île est pour le moins qu’on puisse dire aléatoire. Le moindre trajet prend vite des allures d’aventure. Sousou, notre chauffeur, jonglait habilement entre tronçons de bitume, de terre et de sable. Je profitais de ces moment passés dans le van pour observer la fabuleuse diversité des paysages : rizières vertes, montagnes flamboyantes et enfin les dunes de sable, arrivés à la Tsiribihina. Il n’y aucun doute, à Mada la route fait bel et bien partie du voyage !

Nous embarquâmes sur notre chaland. La descente de la rivière allait être l’occasion de se prélasser et de se laisser porter au fil de l’eau. Grâce à Laza, notre guide biologiste, qui savait où porter le regard pour observer la nature, nous avons pu profiter de toutes ses richesses. Tantôt savane/bush, tantôt forêt brûlée, nous étions dans un décor aride et l’air chaud que diffusait le bateau en prenant de la vitesse nous régénérait. J’ai adoré ces instants de détente et de recueillement. Ni réseau, ni électricité, mais tout juste ce qu’il fallait de batterie pour immortaliser les quelques rencontres furtives avec les lémuriens, les caméléons, les canards à bosse etc… La déconnexion était totale !

D’apparence calme, la Tsiribihina est bien plus complexe à naviguer qu’il n’y parait. Avec le faible niveau de l’eau, nous étions régulièrement ralentis par les bancs de sable, invisibles dans cette eau d’argile. Le savoir-faire de notre équipage était mis à contribution.

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La croisière se faisait douce et lente, nous nous laissions bercer tranquillement, "mora mora".

A bord, Bakou, notre cuisinière nous mitonnait des très bons plats. Je me rappelle d’un matin, où fraîchement sortis de nos tentes, nous l’observions négocier avec un pêcheur en pirogue, de grosses crevettes vivantes. L’affaire était faite, ça serait notre déjeuner !

Le premier soir de bivouac, nous nous baignâmes dans les piscines naturelles à la tombée de la nuit.

Ce bain rafraîchissant fit également office de toilette/douche. Le second soir, alors que nous avions vu dans la journée un crocodile régner en seigneur sur son île, les plus téméraires du groupe osèrent quand même le bain dans la rivière. Les autres profitaient de la douche au seau, improvisée dans le sable par notre équipage. Rien n’était meilleur que de sentir l’eau nous rafraîchir et nous laver, avec en plus, pour fond de toile, les baobabs en encre de chine, au coucher du soleil. Je ne l’ai pas rêvé. Les photos et vidéos en témoignent. Le campement a ensuite revêtu ses habits de nuit et une grande fête avec les villageois d’à côté s’est organisée autour d’un feu. Percussions, chants et danses avec les jeunes du village. La magie du bivouac opérait.

A la fin de la croisière, nous troquions notre chaland pour des véhicules tout terrain, à destination de la fameuse allée des Baobabs. C’est une autoroute de sable qui nous y conduit, dans la poussière et la chaleur. Mais quelle récompense que ce ciel rose, rouge, violet, sur les arbres sacrés de Madagascar !

Je retiendrai de la fin de notre séjour, la belle balade en pirogue dans la mangrove, avec enfin la plage tant attendue et toutes ses promesses. L’initiation à la pêche aux crabes avec les piroguiers sur le chemin du retour, annonçait le délicieux menu du soir que personnellement, sans renier ma Bretagne natale, je ne suis pas prête d’oublier.

La douceur de l’air sur ma peau,

La bonne odeur de l’ail qui chauffe dans la poêle,

Le goût frais et fruité de la mangue,

Le chant assidu du coq, 

et celui du sable qui effleure la coque du bateau,

La couleur rouge de la terre, et des ciels…

Plus qu’un voyage comme les autres, Madagascar fut pour moi, un retour aux sens ! "

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Publié par Marie Sakhinis