Depuis plusieurs années, le Zion est devenu une escale incontournable pour tous les voyageurs de Double Sens au Bénin !

C’est un bout de paradis terrestre, et c’est surtout la maison d’Erick, dont le surnom est… Zion. Et ça lui va bien. Je rencontre ce personnage au parcours atypique, venu rendre visite à l’équipe Double Sens à Paris.

Envie d'en savoir plus sur le Bénin?

Contactez-nous !


Gwenaël
: « Merci de nous rendre visite ! Tu nous apportes la chaleur de Cotonou dans la grisaille de Paris ! »

Erick (Zion) : « En saison pluvieuse, je reviens de temps en temps en France. Je connais bien Paris. Ici, j’ai travaillé 8 années, dans le secteur de la logistique en transport maritime international. Je travaillais pour une boîte de transit. Je n’avais pas mes dreadlocks, à cette époque-là, mais la boule à zéro ! »

G : « Puis tu as quitté Paris pour t’installer à Cotonou ? »

Z : « Exactement ! Le Bénin, c’est chez moi, c’est mon équilibre. J'aime mon pays. Je suis né à Cotonou, j’ai grandi à Cotonou, j’y ai réalisé mes études. J’allais en vacances au Bénin. De plus en plus, j’avais du mal à rentrer à Paris. 

Après plusieurs années d’expatriation en France, j’ai décidé de rentrer au pays, en décembre 2000. J’avais envie de passer à autre chose.

Un projet est né dans ma tête. Au début, c’était comme un petit caprice.  J’adore le reggae. Tout naturellement, je me suis dit : « Je veux monter un bar reggae ». Au Bénin, il n’y a pas vraiment de lieu pour faire un bon bar reggae.

J’ai ouvert un bar à Cotonou, je l’ai fait vivre pendant 7 ans. C’était mon 1er bar, qui s’appelait déjà Zion. Le 1er bar reggae au Bénin ! », dit-il, le visage rayonnant.

Envie de découvrir le Zion ?

Découvrez nos séjours !


"J’ai rencontré Aurélien et Antoine dans mon 1er bar, celui qui est à Cotonou."


 G
: « Et ton spot au Lac Ahémé ? Comment est-il né ? »

Z : « J’avais le projet de construire sur le lac Ahémé. J’avais envie de quitter Cotonou. Selon moi, un bar à la Plage n’était pas assez conséquent, comme projet ! En fait, je voulais recevoir du monde et que ce soit aussi mon milieu de vie. Que ça me corresponde encore plus ! Je me suis posé dans le petit village Houe Djro, à 20km de Ouidah. Juste en face de Possotomé.

"Le Lac Ahémé m’a toujours impressionné, j’avais envie d’être au bord de l’eau, du lac."

Je me disais toujours : « Comment accéder à l’autre versant du lac ? » Il n’y avait rien. J’y allais une fois par semaine, j’ai prospecté. 

Je voulais un lieu de vie pour moi, dans lequel je me sentais bien. Et j’avais décidé que j’allais l’ouvrir qu’à des gens sensibles à ce que je propose.

J’ai mis 1 an et demi à faire les travaux ! J’ai commencé à partir de rien. J’ai fait appel à des ouvriers d’un village à proximité. Nous n’avions que très peu d’outils. Il faut dire que là-bas, nous sommes au milieu de e part. Nous avons commencé par construire 2 cases. Il a aussi fallu creuser un puits. Imagine ! 45 m de puits creusés à la pioche ! Ils ont mis 2 mois à le faire, à main nues, avec une pioche. »

G : « Mais pourquoi avoir choisi ce lieu ? »

Z : « J’ai craqué sur cet endroit. J’ai acheté le terrain. Je suis revenu le lendemain même. J’ai posé ma tente. J’ai passé une nuit, là. Rien. Pas d’électricité, pas habitué au bruissement des bêtes sauvages, au bruissement des plantes, pas habitué au bruit de la nature. J’ai peu dormi, cette nuit-là. » confie-t-il, songeur.

Le lendemain j’ai vu le jour qui se levait, j’ai vu tout ce qu’il y avait autour de moi : oiseaux, écureuils, singes, une vue magnifique sur le lac, les pêcheurs qui partaient sur le lac. Là, j’ai dit : Ouah. On va y aller.

Curieux à propos de ce séjour ou du Bénin?

Contactez-nous !


"J’ai tout imaginé : la position de la case, où est-ce que j’installerais mon lieu de vie, la partie bar/resto…"

J’ai trouvé des gens du village alentour pour faire les travaux des cases en terre battue. Tu sais, ils ont la technique pour travailler la terre rouge argileuse, malaxée. La terre garde la fraicheur, c’est pour cela que mes cases en terre battue sont confortables !

Ma maison, c’est mon bébé. Les voyageurs que je reçois ici ont parfois du mal à imaginer qu’ici, il n’y avait rien du tout. Tout a été fait sur place.»

 G : « C’est un véritable bijou d’artisanat que tu me décris-là ! Une pure création artistique, en fait ! » 

Zion décrit tout dans le moindre détail : 5 cases, pouvant accueillir 10 personnes tout au plus ; chacun peut poser sa tente s’il préfère « être au contact de la terre ! » Il y a une grande paillotte : c’est le bar/restaurant. Ce bar, c’est un lieu de vie commun où l’on peut manger, boire, jouer aux cartes, se détendre. Zion a aménagé une petite terrasse où l’on se pose pour l’apéro. Le spot est légèrement en hauteur, le lac est à 2 min à pied en contrebas.

G : « Tu souhaites faire découvrir ton paradis à plus de voyageurs venus visiter le Bénin ? »

Z : « Mon terrain et mes cases, mon but, ce n’est pas d’en faire une usine. Il n’y a que moi ici : je fais toute la cuisine. Quand je n’y suis pas : quelqu’un du village me remplace. Quelqu’un de confiance. Lorsque je ne suis pas présent chez moi au Zion du Lac Ahémé, ce ne sont que des gens de Double Sens qui passent. Je les considère comme des amis. Je vous laisse les clés ! » dit-il en faisant un geste de la main.

Ce que je propose est intimement lié à moi et à mon état d’esprit. Double Sens, c’est des amis, avant d’être des partenaires de boulot. C’est mon plaisir d’ouvrir ma maison à des voyageurs Double Sens. 

"Ils comprennent ce que je fais, mon état d’esprit : simplicité, authenticité ; générosité ! Je n’ouvre pas mon lieu de vie à n’importe qui. Ici ils vont vivre un truc unique "

Contactez-nous !

"C’est très personnel ; je les reçois à la maison : je partage le son que j’aime, je mange ce que je vous fais à manger ; je partage tout ce que j’ai de plus cher : mes passions, mes goûts, mon lieu de vie. Si vient un groupe de 8 personnes, le lac est préservé : vous êtes à la maison. J’aime avoir le temps de parler avec les gens, de bien m’occuper d’eux. Faire à manger pour 10, c’est pas comme pour faire à manger pour 20 !"

"C’est mon lieu de vie, je vous accueille. J’ai choisi un lieu pour me retrouver en paix, au milieu de e part, pour vivre. J’en ai fait une petite terre d’accueil. C’est mon petit paradis : le lac enchanteur ! Ce lac a quelque chose… "


G
: «  Il est vrai que nos voyageurs, en rentrant de leur périple en immersion, ne savent pas comment décrire leur étape au Zion ! »

Il s’esclaffe. 

Z : « Après un circuit en mob', tu fais escale chez moi : c’est l’escale un peu grand luxe ! Chez moi, on se pose. Des cocktails Zion, du son, de belles choses à manger, un cadre qui t’en met plein la vue, qui te permet de te ressourcer, une bonne ambiance… On rigole bien. T’es dans une jolie bulle. Y’a moi, l’accueil, l’échange ! La plupart du temps, au moment de reprendre le zem[2] : on a envie de rester ici.

L’escale chez moi créé une ambiance zen, on se lâche, on raconte nos premiers jours. C’est comme une belle respiration. C’est un vrai moment de plaisir pour tout le monde.  C’est un cocoon, un lâcher-prise au lac, dans la bonne humeur. On peut descendre se baigner au lac. »

"J’ouvre mon lieu de vie magique."

G : « Comment fait-on pour aller jusqu’à chez toi ? »

Z : « Par une belle piste ! Mais attention, aucune voiture sur mon site ! Il y a un endroit prévu plus loin pour garer la voiture, à 10 min à pied. C’est amusant car, lorsque vous arrêtez la voiture, vous croyez que vous êtes arrivés. Mais non, il faut faire un petit effort et marcher un peu ! Et vous ne savez pas où vous allez. Modeste[3] s’amuse à dire : encore 4 heures à pied !

Tu arrives chez moi, en pleine nature. Mes premiers voisins sont les singes, les écureuils, les oiseaux. Parfois, des pêcheurs peuvent passer sur mon site pour aller au lac.

"Tu verras la magie du lieu, et la magie de l’accueil."

G : « Pourquoi Zion ? »

Z : « Dans la symbolique rasta, Zion, c’est l’Afrique, la mère patrie, le retour aux sources, la terre des ancêtres, le retour à l’essentiel… par opposition à Babylone, qui rime avec l’occident et la déshumanisation. Zion peut être spirituel, géographique. Il peut être dans ton cœur. Le 1er son qui est sorti du 1er bar Zion, lors de 1ère soirée d’ouverture, c’était : ZION. 


                                                                                                               

Retrouvez nos séjours au Bénin !

Publié par Gwenaël Le Nohaïc

     

[1] Le sodabi est une liqueur de vin de palme local

[2] Le zem est la mobylette locale !

[3] Modeste, coordinateur des séjours Double Sens au Bénin et guide